Dans notre imaginaire, l’école joue un rôle crucial dans le développement d’un pays. Aussi bien les agences onusiennes que les ONG nous rappellent que de nombreux enfants ne sont toujours pas scolarisés. Leur avenir est hypothéqué.
A première vue, il semble facile de mettre en place une école et les risques sont limités. C’est une grande illusion ! Pour que la scolarisation puisse porter des fruits, elle doit être de qualité. C’est un défi. De multiples paramètres doivent être pris en compte, qu’il faudrait pouvoir maîtriser entièrement. Or, ce n’est pas possible.
L’école n’est pas une assurance automatique contre la pauvreté ! Tout d’abord, il faut compter avec la face visible : l’infrastructure. L’appel ci-contre montre bien que, malgré un engagement des villageois, il est difficile de dispenser des cours dans des conditions inadaptées. Par exemple, l’absence de séparation entre les salles de classe entrave la transmission du savoir à cause du brouhaha.
… n’oublions pas les enseignants…
Un deuxième facteur est lié à la formation des enseignants. En raison du manque chronique d’enseignants qualifiés, les autorités embauchent régulièrement des étudiants sans formation pédagogique.
Dans de telles conditions, il n’est pas possible de garantir une bonne prise en charge. Le malaise s’accentue quand le statut des enseignants n’est pas attractif. Dans la grande majorité de nos pays d’intervention, ils doivent compléter leurs faibles revenus par des activités annexes.
Un facteur supplémentaire concerne le contenu des cours, lié au manque de matériel pédagogique. Fréquemment, nous constatons un manque de relations entre ce qui s’apprend à l’école et la vie de tous les jours. Pour être crédible, l’école doit aussi préparer les élèves à intégrer le marché du travail. Ce n’est que fort peu le cas. à cela s’ajoute que la pédagogie est rarement constructive. Dans certains pays, comme au Myanmar, la réflexion a débuté : l’école primaire adopte une approche inclusive valorisant et encourageant les élèves. Mais l’on constate encore trop souvent une approche de l’enseignement ex-cathedra au bâton.
L’éducation peut ouvrir des horizons… à condition qu’elle soit de qualité ! Un sacré défi auquel nous nous attelons.
Xavier Mühlethaler